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Dimanche 27 septembre 2009

Le bio est-il meilleur pour la santé ?

Peut-être avez-vous, comme moi, grandi dans une famille où chaque repas était amoureusement préparé à base de produits bio. Peut-être faites vous partie de ces gens pour lesquels une alimentation non labellisée AOC est une hérésie. Sans doute avez-vous alors été frappés, voire atterrés, par la parution de l’étude menée par le très sérieux American Journal of Clinical Nutrition, datée du 29 juillet dernier (en anglais ici). La nouvelle est tombée comme un couperet sur les consommateurs éclairés que nous sommes : le bio ne serait pas meilleur pour la santé.

Fort étonnée par cette nouvelle, j’ai décidé de mener ma petite enquête, afin déterminer les vrais enjeux de la controverse, et de connaître enfin la vérité sur le bio !

Nous aurait-on raconté des salades sur les bienfaits du bio ?

D’après l’étude de l’American Journal of Clinical Nutrition, un aliment bio ne contiendrait pas plus de nutriments qu’un autre. Les pesticides utilisés pour la culture des aliments non labellisés bio ne seraient dangereux qu’à de très hautes concentrations, qu’ils sont loin d’atteindre. Pire, le bio pourrait nuire à la santé du consommateur ! Il a été suggéré qu’une salade bio produirait plus de nitrites qu’une salade traitée aux pesticides, et serait ainsi plus nocive pour la santé. Les détracteurs de l’agriculture bio évoquent un phénomène de « psychose alimentaire ». Notre société hygiéniste créerait un climat anxiogène qui pousserait le consommateur à chercher sa sécurité auprès d’une nourriture dite « meilleure pour la santé », sans chercher à savoir si ce bénéfice est réel. Par ailleurs, on dénonce aussi un « effet de mode » : la vague « bobo », soulevée par l’engouement des stars hollywoodienne pour le bio, correspondrait plus à un désir d’être « branché » qu’à une réelle prise de conscience écologique.

Alors, le bionheur n’existe pas ?

Je n’en suis pas si sûre ! L’étude menée cet été est en effet très discutée, notamment car il s’agit d’une « méta-étude ». Cela signifie qu’elle ne prend pas en compte les éléments extérieurs tels que l’impact écologique des cultures bio ou non-bio, ou encore les méfaits des pesticides sur la santé des agriculteurs, par exemple. Manger bio n’est pas uniquement une question de nutriments et de santé. L’enjeu n’est pas seulement de manger biologique, mais surtout de manger écologique. L’agriculture bio prend en compte la santé de l’homme, mais surtout celle de la planète. Un élément que je considère comme primordial est aussi laissé de côté par cette étude : la question du goût ! Si une pomme bio ne contient pas plus de nutriments qu’une autre, elle reste cependant un aliment de meilleure qualité gustative, car produite dans des conditions plus respectueuses de son processus de développement naturel. Un aliment bio, issu de producteurs locaux, qui n’a pas été transporté sur un long trajet et n’a pas connu de traitement chimique susceptible d’en altérer le goût, sera sans aucun doute meilleur au goût qu’un aliment traité et conditionné de manière industrielle.

Une question d’équilibre… et de sagesse !

Se gaver de chocolat, même bio, fera toujours grossir ! De même, il est plus raisonnable d’acheter un produit non-bio, mais issu de producteur locaux, qu’un fruit ou un légume bio, mais importé d’outre-mer. L’intérêt de cette controverse réside avant tout dans la prise de conscience qu’elle peut susciter. Manger bio à tout prix, et sans réfléchir, non. Mais vivre son alimentation dans le respect de son corps et de la nature, oui ! Il ne faut pas que le bio devienne une obsession ; mais il est bon que nous nous interrogions sur l’impact que notre alimentation peut avoir sur notre vie, notre corps, notre environnement. Rester attentif à notre plaisir de manger, profiter des bienfaits d’une alimentation saine, et agir pour notre planète : tels sont les véritables enjeux d’une alimentation réussie !